La chronique du Profanateur – Chronique 18

NDLR : Cette chronique du Profanateur est un texte inédit.


LES JEUX PARALYMPIQUES 2008

Je boycotte les Jeux olympiques de Chine. Non pas parce ce sont les méchants Chinois totalitaires qui les ont organisés. Mais tout simplement parce que cet événement, c’est de la fumisterie, où règnent les commanditaires exploiteurs d’enfants ou les maîtres du dopage. Chinois, américains ou grecs : du pareil au même! Les Jeux olympiques, quel que soit leur hôte, constitue une vaste supercherie visant à nous faire croire que le monde est une belle grande famille où chacun respecte l’autre. Mon œil! …pour ne pas dire une autre partie de mon anatomie.

Pour ma part, je préfère suivre (grâce aux chaînes spécialisées) les Jeux paralympiques. Ceux-ci renvoient une image honnête de notre humanité avec son lot de plaies et de mutilations. Un marathonien unijambiste qui se fraye un chemin entre des mines antipersonnelles, voilà une représentation beaucoup plus juste du monde dans lequel nous vivons. Ce n’est certes pas le tennisman multimillionnaire Federer, avec ses vêtements de marque constellés d’étiquettes de sponsors, qui témoigne de la misère humaine.

Évidemment, l’envergure de ces Jeux spéciaux, privés de l’intérêt des capitalistes, est beaucoup plus modeste, voire diminuée, tout comme ses participants. À part quelques exceptions qui jouissent, elles aussi, de l’attention de multinationales qui veulent se donner bonne conscience. La sprinteuse en chaise roulante Petitclerc est l’une de ces exceptions. Elle profite donc d’une technologie de pointe pour maximiser ses ressources. À l’instar d’une vedette de la F1, son commanditaire (Alcan) a mis à son service une véritable écurie avec un puit de ravitaillement pour les changements de pneus, selon les conditions de la chaussée ou les aléas météorologiques.

Toutefois, pour la plupart, les athlètes handicapés ou malades ne bénéficient pas de ces traitements de faveur. Et c’est tout à leur honneur. Leur dépassement est d’autant plus méritoire. Émouvant, en effet, de voir un cycliste aveugle dépasser un kayakiste schizophrène (ce premier avait malencontreusement quitté le circuit cyclable pour se diriger vers le bassin). Ou d’observer les exploits de ces plongeurs atteints d’obésité morbide qui, grâce à leurs bombes de calibre nucléaire, déclenchent des tsunamis dans la piscine olympique. Appréciables également sont les prouesses des escrimeurs psychopathes qui doivent contrôler leurs pulsions meurtrières afin de ne pas embrocher réellement leur adversaire, ou l’arbitre.

Autre volet fort intéressant : les sports d’équipes pour les victimes de la guerre ou de l’oppression politique. Le match de crosse colonialiste opposant l’équipe des soldats canadiens atteints du syndrome post-traumatique à l’équipe des grands brûlés talibans de l’Afghanistan sera digne d’intérêt. Cependant, ce que j’attends avec le plus d’impatience, ce sont les rondes d’acrobaties verbales pour les pays muets et en voie de disparition. Le Québec devrait aller chercher une médaille de la Gouverneure générale, derrière le Tibet qui, lui, montera sûrement sur la première marche de la potence.


Michel