Top 10 cinéma 2

Étant donné que c’est moi qui ai lancé l’idée, il faut bien que je me livre à l’exercice. Je remercie Fred d’avoir, le premier, relevé le défi. Mes choix vous apparaîtront sûrement moins exotiques que ceux de mon collègue. Rassurez-vous, toutefois, le film TITANIC ne figure pas sur la liste de mes 10 préférés (ni sur ma liste de mes 10 000 préférés!). Mes critères de sélection? Il s’agit d’œuvres qui sont allées remuer les fibres de mon inconscient. Des œuvres qui m’ont fait pleurer, qui m’ont fait rire, frémir, ou qui ont agi sur mon imagination. J’ai revu certains de ces films des dizaines de fois. Notamment mon premier choix qui, année après année, me remue à chaque nouveau visionnement. J’aurais pu moi aussi (comme le dit Fred) en sélectionner une bonne cinquantaine. Malgré qu’il m’ait été difficile d’en «préférer» dix seulement, j’ai tout de même tenté de hiérarchiser cette dizaine selon l’intensité du coup de cœur.


10- LE DICTATEUR (The Great Dictator) de Charlie Chaplin (1940)
Interdit en Espagne jusqu’en 1975, ce film parlant de Charlie Chaplin demeure encore aujourd’hui une satire percutante du totalitarisme et de ses conséquences. Je me délecterai toujours des trouvailles visuelles et de l’absurde dont regorge ce long métrage restauré depuis peu. J’ai l’impression, à chacun des visionnements, que cette œuvre est récente tellement elle m’apparaît audacieuse et contemporaine.

09- L’EXORCISTE (The Exorcist) de William Friedkin (1973) / musique : Mike Oldfield
J’avais 13 ans quand je suis allé (illégalement) voir, alors qu’il était encore en salle, ce film d’horreur aux effets vraiment efficaces et effrayants. Cette efficacité jamais égalée, à mon point de vue, est tributaire d’un sens très aigu de la gradation dans la montée dramatique. Les frissons éprouvés à mon adolescence me parcourent le dos avec la même intensité quand je me repasse ce classique du genre.

08- LA PARTY (The Party) de Blake Edwards (1969) / musique : Henry Mancini
Il s’agit quasiment d’un film muet dans lequel Peter Sellers est à son meilleur. Cette œuvre peut faire penser aux films de Jacques Tati (que j’adore), car son action repose sur la performance d’un lunatique qui évolue dans un univers (bourgeoisie hollywoodienne) dans lequel il est incongru. Les gags visuels, en enfilade effrénée, me font rire aux éclats …même après une bonne quinzaine de visionnements.

07- DAS BOOT («Le bateau») de Wolfgang Petersen (1981) / musique : Klaus Doldinger
Le sentiment de claustration éprouvé par les sous-mariniers allemands nous est transmis avec force. On a réellement l’impression de se trouver à bord d’une fragile coque soumise aux tumultes de l’océan et menacée par les tirs ennemis. C’est presque du cinéma réalité. En version I-Max, ce serait insoutenable! Et la fin, que dire de la fin? Je n’en dirai rien outre qu’elle est mémorable.

06- BLADE RUNNER de Ridley Scott (1982) d’après le roman de Philip K. Dick / musique : Vangelis
Il s’agit de mon film de science-fiction préféré. Le climat d’étrangeté (décors postmodernes, musique planante de Vangelis) contribue pour beaucoup à cet envoûtement dont je suis la proie à chaque visionnement. Il s’agit, de plus, d’un thriller entraînant agrémenté d’un zeste de philosophie dont le thème est le désir d’immortalité. Chaque plan, d’un esthétisme raffiné, est une œuvre d’art.

05- LE BAL DES VAMPIRES (The Fearless Vampire Killers) de Roman Polanski (1967) / musique : Krzysztof Komeda
Irrésistible pastiche des films de vampires. Interprétation savoureuse et décors somptueux. Même la musique fait rigoler. On sent que le narrateur s’amuse aux dépens du genre. Bref, il s’agit d’un des films qui, encore aujourd’hui, me fait le plus rire.

04- JEANNE D’ARC (The Messenger: The Story of Joan of Arc) de Luc Besson (1998)
Enfin. Le mythe de Jeanne D’Arc abordé sans fioritures apologétiques. Une reconstitution d’époque époustouflante, une mise en scène à grands déploiements et une audacieuse interprétation psychanalytique du personnage, en marge de l’iconolâtrie. Un des films les plus saisissants qu’il m’a été donné de voir ces dernières années.

03- APOCALYPSE NOW de Francis Ford Coppola (1979) / musique : Doors, Rolling Stones, etc.
J’ai toujours adoré les films portant sur la guerre du Vietnam : PLATOON, THE DEER HUNTER, FULL METAL JACQUET, etc. Dans mon esprit, le classique du genre demeurera toujours le film de Francis Ford Coppola. Au-delà de la dénonciation inhérente au sujet, cette œuvre nous propose une exploration de la folie humaine. Bon nombre des plans marquants de ce film resteront à jamais imprimés dans mon inconscient. La brève prestation de Marlon Brando est mémorable. L’atmosphère méphitique, tout autant.

02- ORANGE MÉCANIQUE (A Clockwork Orange) de Stanley Kubrick (1971) / musique : Walter (devenu Wendy…) Carlos
Si j’avais eu à faire la liste de mes cinquante films préférés, presque toutes les oeuvres de Kubrick y seraient inscrites. Kubrick est mon cinéaste favori. Une véritable inspiration. Quant à son ORANGE MÉCANIQUE, je dois tout simplement dire que ce film (vu sur grand écran alors que j’étais adolescent) a été prépondérant dans ma façon d’interpréter le monde. Je ne serais pas le même romancier si je n’avais pas été frappé par cette adaptation du non moins étonnant livre d’Anthony Burgess. Ma fascination pour la violence humaine me vient de cette gifle que m’a assénée Kubrick.

01- FITZCARRALDO de Werner Herzog (1982) / musique : Popol Vuh
Le tournage de ce film fut une prouesse. Hisser un bateau par-delà une colline, et ce, dans la luxuriance de la forêt amazonienne, constitue en soi un hymne au dépassement. Cette mythomanie est admirablement rendue par Klaus Kinski, tout aussi illuminé que le personnage qu’il incarne lors d’une prestation renversante. J’ai vu ce film des dizaines et des dizaines de fois. Je ne sais pourquoi, cette scène du bateau qui franchit la montagne m’arrache des larmes à chaque visionnement, année après année. Il faudrait bien que j’en parle à mon psy, un jour.


Michel