La chronique du Profanateur - Chronique 05

NDLR: Cette chronique du Profanateur est un inédit.

VIVA TRIO RIVIERA!
ou Entrevue avec Augusto Ferrari, parrain d'honneur de la FerrariAugusto (15 au 19 août 2007)

[Après avoir passé l'invité au détecteur de métal, le Profanateur propose un siège à celui-ci. Sitôt inspecté par le garde du corps de l'invité, le fauteuil spécialement importé d'Italie pour l'occasion est occupé par le séant non moins italien du parrain]

Profanateur: Hasta la victoria siempre! comme on dit chez vous, cher monsieur Ferrari.

Augusto Ferrari: Tou té fous uno trop fois dé ma gueule et tou va voir qué l'eau dou fluvio est frette en ostito!

P.: Vous avez raison, monsieur Ferrari, je suis vraiment impayable, ce qui doit assez rare chez les gens que vous fréquentez. Mais, dites-moi, pourquoi une fête italienne à Trois-Rivières alors que vous êtes le seul Italien de la ville?

A.F.: C'est pour célà qu'ellé porte mon nom la fiesta en questionne. Tou vois uno inconvenienté à célà, profanato de mon cou?

P.: Non, non, pas du tout, l'amigo! En fait, c'est une idée de génie pour mettre en relief le caractère cosmopolite de notre ville. Pourquoi pas d'ailleurs un Festival du dépanneur chinois? Ou encore des Olympiades de la brochette grecque de la rue Des Forges? Ou bien un Oktoberfest Autokhtone? Ou...

A.F.: Hé! l'encoulé! Tou mé pose uno questionne avant qué yé m'énervé!

P.: Excusez-moi, senior, je m'exécute, avant que vous ne le fassiez pour moi. Parlez-moi, donc, des activités de votre, oh pardon, de «notre» fête italienne trifluvienne.

A.F.: La programmationne est treize diversificado. Primo, il y aura dans les égouts dé la villa una coursa dé gondola vénéziennes. Finito la Classica dé canots!

P.: Et côté culturel, vous avez quelque chose au menu?

A.F.: Bien sourd! Au Scrabella Bistro, vous pourrez voir nos delicioso loutteuses dans la sauca à spaghetti. Tout lé monda aimera ces nouilles bien en chair, mamamia!
P.: Olé! Geronimo! J'en ai déjà l'eau à la bouche! Avez-vous prévu une activité pour les bambinos?

A.F.: Ça va dé soi. Dans les rouelles des vieux quartiers, les plou jaunes pourront jouer au Paintballa, mais pour plous dé realisma avec dé veritas projectilé!

P.: Rien de mieux pour détourner notre jeunesse de la tentation des gangs de rues. Une question politique maintenant: advenant un déficit, qui va payer la note?

A.F.: L'organizationne va taxer la villa, oh pardonne, la villa va taxer pour l'organizationne.

P.: Bon bien, cher monsieur, votre garde du corps me signale que l'entrevue est déjà terminée. Je vous félicite pour votre belle initiative et comptez sur moi pour être de la partouze!

[Fine de l'intervista]


Michel