SATAN, HARRY POTTER ET MOI

Mardi dernier, les amis Kim et Pierre m'ont quasiment kidnappé pour m'amener voir HARRY POTTER ET L'ORDRE DU PHÉNIX. J'avais vu, mais n'avais assurément pas lu, les trois premiers épisodes, dans des circonstances analogues, alors que je m'étais laissé entraîner par des camarades, plus pour la sortie que par culture cinématographique.

Quant au quatrième épisode, HARRY POTTER ET LA COUPE DE FEU, que je n'avais ni lu ni vu, eh bien, je l'ai visionné à mon appart quelques heures avant la sortie cinéma. Parce que Pierre, qui m'a prêté son exemplaire DVD, estimait que je n'aurais pas été en mesure de comprendre le nouveau chapitre sans avoir les précédentes données dans ma banque mnémonique. Bon, alors, je me suis envoyé LA COUPE en question, rivé à mon écran de télé, par un bel après-midi ensoleillé... Et ce fut d'un ennui total! Un film de transition, comme cela arrive souvent dans les séries, et destiné à cimenter deux épisodes plus intenses, dans un contexte bien mercantile où l'intrigue s'essouffle malgré la poudre au yeux (magie oblige) que sont les effets spéciaux.

En fait, ce qui pose souvent problème dans ces sagas qui s'étirent au fil des succès commerciaux, c'est précisément le fil conducteur. Le quatrième épisode souffre plus encore que les autres de cette carence.

Oui, bien sûr, il s'agit de films destinés aux enfants (enfants qui vieillissent, pourtant!) et mettant en scène des enfants. Ce qui m'agace néanmoins: on dirait également que la structure est l’œuvre d'un enfant. L'ensemble est platement compartimenté. Cela me rappelle l'époque lointaine où ma cousine Line et moi jouions dans la grande maison de notre grand-père Isidore. Dans chaque pièce ou placard, une créature nous attendait. Nous courions d'une aventure à l'autre ...jusqu'à ce que les adultes nous enjoignent de cesser notre tapage. Même structure que dans la Maison des Horreurs de l'exposition agricole de Trois-Rivières d'ailleurs! Tout cela pour dire qu'après le visionnement de LA COUPE DE FEU, j'allais plutôt à reculons vers L'ORDRE DU PHÉNIX.

Surprise! Pour des raisons peut-être singulières, je n'ai pas détesté le dernier HARRY POTTER, loin de là. À cause principalement du passage où une régisseure est dépêchée à l'École de sorcellerie, par le ministère de l'Éducation de ce monde imaginaire, pour faire appliquer une nouvelle réforme tout à fait imbécile. Ça m'a fait penser à ce que les profs du Québec (et des autres nations aussi) vivent face à des fonctionnaires complètement déconnectés de la réalité. Bref, excellente critique des inepties bureaucratiques dont les sociétés dites modernes sont les victimes.

Autre aspect qui me réconcilie avec ce bon Harry: ces quelque 500 prêtres de la rafraîchissante Église catholique, réunis au Mexique pour dénoncer le caractère diabolique du phénomène Potter, à l'occasion d'une Conférence d'un autre âge qui, bien entendu, défraie les manchettes. Or, quand une oeuvre, aussi mièvre soit-elle, attaque le fonctionnariat ou énerve l'Église, eh bien, je suis conquis!

Michel